Lors de la cérémonie de levée du drapeau ce lundi 2 décembre 2024, le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla, a interrogé la pertinence du 11 décembre comme fête nationale. Selon lui, cette date reflète surtout un héritage colonial, éloigné des valeurs de rupture et de patriotisme.
Pourquoi le 11 décembre est-il fête nationale ?
Le 11 décembre 1958 marque la proclamation de la République de Haute-Volta. Ce jour-là, l’Assemblée territoriale a aussi décidé que cette date serait une fête nationale. Pourtant, Dr Kyélem rappelle que ce choix s’inscrit dans une logique coloniale. Ce constat vaut également pour le 5 août 1960, jour de l’indépendance, qui reste, selon lui, une indépendance « formelle ».
Le Premier ministre a souligné que ces deux dates ne traduisent pas une rupture fondamentale avec le néocolonialisme. Au contraire, elles représentent des évolutions dans un cadre dicté par le colonisateur.
Une nouvelle fête pour une identité forte
Dr Kyélem propose de redéfinir la fête nationale afin qu’elle incarne un symbole clair. Elle pourrait représenter :
- La continuité du passé colonial,
- Le patriotisme et la rupture avec le néocolonialisme,
- Le panafricanisme, reflet de l’unité africaine.
Plusieurs dates importantes dans l’histoire du Burkina Faso pourraient être envisagées :
- 1er mars 1919 : création de la colonie de Haute-Volta,
- 4 août 1983 : début de la Révolution démocratique et populaire,
- 30 septembre 2022 : arrivée au pouvoir d’Ibrahim Traoré,
- 16 septembre 2023 : signature de la Charte du Liptako-Gourma.
Une réflexion ouverte
Pour conclure, Dr Kyélem appelle les Burkinabè à réfléchir sur le symbole que doit incarner leur fête nationale. Ce débat pourrait aboutir à un choix plus en phase avec les aspirations du peuple et les défis actuels.
« À chacun de choisir le bon côté de l’histoire », a déclaré le Premier ministre.
Ce questionnement invite à repenser les symboles nationaux pour qu’ils reflètent mieux les idéaux de liberté, de ruptureet de solidarité africaine.
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