Un communiqué émanant du mouvement « Servir et non se servir » (Sens) a révélé que Guy Hervé Kam, éminent avocat et leader de la société civile au Burkina Faso, a été enlevé dans la nuit de mercredi à jeudi à l’aéroport international de Ouagadougou. L’avocat, connu pour avoir représenté la famille de l’ancien chef d’État Thomas Sankara, a été appréhendé par des individus en civil et conduit vers une destination inconnue à bord d’un véhicule banalisé.
Cet enlèvement s’inscrit dans une série d’incidents similaires visant des voix critiques envers le régime militaire en place depuis le coup d’État de septembre 2022. Des personnalités telles que l’ex-ministre des Affaires étrangères Ablassé Ouédraogo et l’ex-chef d’état-major de la gendarmerie, le lieutenant-colonel Évrard Somda, ont également été enlevées au cours des derniers mois.
Le mouvement Sens a vivement condamné cet acte, appelant les autorités de transition à libérer immédiatement Me Kam, ainsi que tous les autres citoyens enlevés en dehors de toute procédure judiciaire. Le communiqué souligne l’urgence de faire la lumière sur cet enlèvement, affirmant que les principes de l’État de droit sont sérieusement menacés.
Alors que le gouvernement de transition a déclaré avoir déjoué une « énième tentative de déstabilisation » en janvier, la situation reste préoccupante. Le Burkina Faso, en proie aux violences jihadistes depuis 2015, fait face à des défis persistants, avec près de 20 000 morts et plus de deux millions de déplacés internes dus à ces violences attribuées à des groupes armés affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique.