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Sommet d’Abuja : la Cedeao durcit le ton face aux transitions militaires

Réunie à Abuja, la Cedeao rejette la transition en Guinée-Bissau et menace de sanctions contre toute entrave démocratique. À l’issue…

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Réunie à Abuja, la Cedeao rejette la transition en Guinée-Bissau et menace de sanctions contre toute entrave démocratique.

À l’issue du sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), tenu ce dimanche 14 décembre 2025 à Abuja, au Nigeria, l’organisation régionale a rejeté le programme de transition proposé par les militaires en Guinée-Bissau et exigé un retour rapide à l’ordre constitutionnel.

Parmi les sujets inscrits à l’ordre du jour des échanges entre les chefs d’État, figurait également la présidentielle en Guinée. Le président de la Commission de la Cédéao a qualifié cette étape de « progrès significatif » dans le cadre du « processus de transition », malgré la candidature du général Mamadi Doumbouya, en contradiction avec son engagement antérieur, et l’exclusion du scrutin de l’opposant en exil et ancien Premier ministre, Cellou Dalein Diallo.

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Interrogé sur la crédibilité du processus électoral guinéen, le président de la Commission, Omar Alieu Touray, a déclaré : « Nous espérons que les élections seront crédibles, transparentes et équitables ». Par ailleurs, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest a brandi la menace de sanctions ciblées contre toute personne ou groupe qui entraverait le processus démocratique en Guinée-Bissau, à la suite du coup d’État survenu en novembre dernier.

Pour Julius Maada Bio, président de la Sierra Leone et président en exercice de la Cedeao, cette régression démocratique est inacceptable. Il a fait référence aux changements de régime intervenus au Burkina Faso, en Guinée, au Mali et au Niger. Concernant spécifiquement Conakry, l’organisation régionale a toutefois estimé que le processus de transition en cours constituait un progrès notable.

« Les autorités appliqueront des sanctions ciblées contre les individus ou groupes qui entravent le processus de transition », a averti Omar Alieu Touray. Il a également précisé que la force de maintien de la paix de la Cedeao, déployée en Guinée-Bissau depuis 2022, est « autorisée à assurer la protection de l’ensemble des responsables politiques et des institutions nationales ».

S’agissant du Bénin, la Cedeao a condamné la tentative de coup d’État récemment déjouée grâce à une intervention militaire nigériane. L’organisation a annoncé que des renforts militaires en provenance du Ghana et de la Sierra Leone devraient être déployés prochainement. Pour Omar Alieu Touray, « les événements de ces dernières semaines ont démontré de manière concrète ce que signifie la solidarité régionale », a-t-il souligné lors de la cérémonie d’ouverture du sommet.

Toutefois, la Cedeao demeure fortement critiquée par une partie de l’opinion publique régionale, qui l’accuse de suivre un agenda politique dicté par des puissances occidentales, notamment la France.

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