Burkina Faso : les sociétés d’État affichent une santé financière record en 2024

Ouagadougou, 26 juin 2025 – Le gouvernement Burkinabè a salué ce mercredi, lors de la 33e session de l’Assemblée générale…

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Ouagadougou, 26 juin 2025 – Le gouvernement Burkinabè a salué ce mercredi, lors de la 33e session de l’Assemblée générale des sociétés d’État, les résultats financiers jugés exceptionnels des entreprises publiques pour l’année 2024. En effet, avec un chiffre d’affaires cumulé de plus de 3 090 milliards de francs CFA, en hausse de plus de 60 % par rapport à l’exercice précédent, ces performances marquent un tournant dans la gestion des sociétés d’État, malgré les nombreux défis auxquels fait face le pays.

 

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Un contexte tendu, une performance inattendue

À la tribune, le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo n’a pas caché sa satisfaction. Présidant la session, il a souligné que ces résultats s’inscrivent dans un contexte national particulièrement éprouvant : menaces sécuritaires persistantes, défis humanitaires croissants et instabilité économique régionale. « Ces chiffres démontrent que nos entreprises publiques, loin de sombrer dans la crise, ont su redoubler d’efforts pour affirmer leur rôle dans la résilience économique nationale », a-t-il déclaré.

Le chiffre d’affaires cumulé des 21 sociétés d’État analysées s’élève à 3 090,030 milliards de francs CFA pour l’année 2024. Ce montant représente une hausse spectaculaire de 61,72 % par rapport à l’exercice 2023, au cours duquel les recettes avaient atteint 1 910,743 milliards de francs CFA.

 

Les locomotives de cette croissance

Plusieurs entreprises se sont distinguées par leurs contributions majeures à la hausse des chiffres. Le rapport général ne détaille pas les sociétés en tête du classement, mais les performances des secteurs des hydrocarbures, des télécommunications, de la gestion des infrastructures et des services financiers publics font consensus comme moteurs de cette croissance.

Le ministre en charge de l’Économie a souligné la nécessité de consolider ces acquis : « Cette dynamique doit maintenant se traduire en investissements plus massifs, en innovations de service, et surtout en amélioration continue de la gouvernance des entreprises publiques. »

Une gouvernance à consolider

Malgré les bons résultats, plusieurs défis persistent. Le rapport de gestion note notamment des cas de retards dans la tenue des conseils d’administration, des faiblesses dans la reddition des comptes et des besoins en renforcement de capacités dans certains établissements.

Le Premier ministre a insisté sur l’importance d’un suivi rigoureux. « Il ne s’agit pas uniquement de faire du chiffre, a-t-il affirmé. Il s’agit de bâtir des entreprises publiques exemplaires, qui répondent efficacement aux besoins des populations et qui jouent pleinement leur rôle d’outil de développement. »

Pour ce faire, le gouvernement prévoit la mise en œuvre d’un programme d’audit interne renforcé, ainsi que l’adoption prochaine d’un nouveau cadre de gouvernance adapté aux défis actuels.

 

Des dividendes pour l’État

L’un des effets positifs de ces résultats est sans conteste l’augmentation attendue des dividendes reversés à l’État. En effet, avec des marges bénéficiaires revues à la hausse, le Trésor public devrait bénéficier d’une enveloppe supplémentaire, qui contribuera au financement de projets sociaux et d’infrastructures.

D’après les données provisoires, les dividendes prévisionnels pour 2025 pourraient dépasser les 100 milliards de francs CFA. Un chiffre encore à confirmer, mais qui témoigne d’un regain de confiance dans les performances des sociétés d’État.

La parole aux administrateurs

À l’issue de la présentation du rapport, plusieurs administrateurs et représentants d’entreprises publiques ont pris la parole. Tous ont salué les efforts conjoints du gouvernement et des équipes de direction, tout en plaidant pour un accompagnement accru face aux défis spécifiques auxquels chaque société est confrontée.

Une administratrice de la Société Nationale d’Aménagement des Terres (SONATUR) a notamment rappelé que « derrière ces chiffres, il y a des milliers d’agents publics qui, chaque jour, font preuve de résilience et d’engagement pour maintenir leurs services malgré les risques sécuritaires ».

Une vision gouvernementale à long terme

Cette assemblée générale ne s’est pas limitée à la présentation des chiffres. Elle a aussi été l’occasion de poser les jalons d’une nouvelle stratégie quinquennale visant à restructurer certains secteurs d’activité, améliorer la digitalisation des services publics, et développer davantage de partenariats public-privé.

Le ministre de l’Économie a annoncé le lancement prochain d’un guichet d’investissement dédié aux sociétés d’État, visant à renforcer leurs capacités d’autofinancement et à les aider à accéder à de nouveaux marchés régionaux.

Une exigence de résultats

Dans son discours de clôture, le Premier ministre a lancé un message clair aux dirigeants d’entreprises publiques : « Vous avez démontré que l’excellence est possible. Maintenant, vous devez la rendre durable. »

Il a également annoncé que les critères de performance feraient désormais l’objet d’un suivi semestriel, avec des mécanismes de récompense pour les sociétés les plus performantes, mais aussi de sanctions pour celles qui n’atteindraient pas leurs objectifs.

La 33e session de l’Assemblée générale des sociétés d’État aura donc été une étape majeure, marquée par une double ambition : consolider les performances remarquables de 2024, tout en engageant une nouvelle ère de gouvernance axée sur les résultats, la transparence et l’innovation. Dans un Burkina Faso en reconstruction, ces sociétés apparaissent désormais comme des piliers indispensables à la souveraineté économique et à la cohésion sociale du pays.

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