L’État Burkinabè retire le permis d’exploitation de Taparko Mining et reprend la main sur la mine d’or

Le gouvernement burkinabè a retiré le permis d’exploitation de la mine d’or de Taparko Mining S.A, citant des litiges judiciaires…

Le gouvernement burkinabè a retiré le permis d’exploitation de la mine d’or de Taparko Mining S.A, citant des litiges judiciaires et des manquements aux engagements socio-économiques.

Le gouvernement burkinabè a tranché. Réuni en Conseil des ministres, jeudi 11 septembre 2025, l’exécutif a annoncé le retrait du permis d’exploitation industrielle de la mine d’or de Taparko. Ce permis était détenue par la société Taparko Mining S.A. Située dans la province du Namentenga, région du Centre-Nord, cette mine figure parmi les grands gisements aurifères du pays.

LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ



Selon les autorités, l’entreprise, anciennement SOMITA S.A, est empêtrée dans une série de litiges judiciaires. Compromettant ainsi l’atteinte des objectifs socio-économiques fixés.

« Ces différends sont de nature à menacer l’ordre public et à nuire à l’image du secteur minier », a précisé le gouvernement.

Le retrait du titre minier s’appuie sur l’article 126 du Code minier adopté en juillet 2024. Pour l’exécutif, cette décision doit permettre à l’État burkinabè d’assurer lui-même l’exploitation du site. L’objectif : générer davantage de revenus afin de répondre aux attentes sociales et de renforcer la lutte contre l’insécurité.

L’affaire Taparko n’est pas nouvelle. En mai 2023, la société malienne Skygold Resources avait annoncé la reprise des activités, suspendues depuis avril 2022. À l’époque, Alexander Hagan Mensa, directeur général de SOMITA S.A, justifiait l’arrêt par la détérioration du contexte sécuritaire au Burkina Faso. Cet arrêt brutal a provoqué un effondrement de la production : seulement 353 kg d’or vendus en 2022, contre 2,92 tonnes une année plus tôt. Le chiffre d’affaires s’est écroulé à 12,6 milliards de FCFA, contre 94,5 milliards en 2021.

Malgré ces difficultés, le secteur aurifère reste un pilier économique. D’après le rapport ITIE 2023 publié en mars dernier, la production nationale d’or a atteint un record de 57,35 tonnes en 2023, en hausse de 10 % sur un an, pour une valeur estimée à 2 161 milliards FCFA. L’État en a tiré 581,1 milliards FCFA de revenus, soit 20,1 % des recettes nationales.

L’or représente par ailleurs 75,5 % des exportations, dont près de la moitié vers la Suisse et 30 % vers les Émirats arabes unis. Le secteur fournit environ 25 000 emplois directs, dont 60 % occupés par des Burkinabè.

Le rapport souligne toutefois des défis persistants : renforcer les critères d’octroi des licences, publier davantage de données d’exportation et auditer plus rigoureusement les coûts pour garantir transparence et durabilité. Avec la reprise en main de Taparko, l’État burkinabè entend montrer sa détermination à mieux encadrer l’activité aurifère.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne WHATSAPP