Burkina Faso : un maître coranique arrêté pour actes de torture sur un enfant talibé

Un maître coranique de Sakoula, près de Ouagadougou, a été placé sous mandat de dépôt après avoir torturé un enfant…

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Un maître coranique de Sakoula, près de Ouagadougou, a été placé sous mandat de dépôt après avoir torturé un enfant de 13 ans. Le Procureur du Faso a dénoncé des actes d’une cruauté inqualifiable et rappelé la tolérance zéro de la justice face à la maltraitance infantile.

 

Le Procureur du Faso près le Tribunal de Grande Instance Ouaga I, Blaise Bakouli Bazie, a condamné avec force un acte de maltraitance infantile d’une extrême violence survenu à Sakoula, dans la périphérie de Ouagadougou. Selon le communiqué publié le 12 novembre 2025, la victime est un enfant talibé de 13 ans, victime de séquestration et de privation de nourriture par son maître coranique.

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Signalée en octobre à la Brigade régionale de protection de l’enfance du Centre, l’affaire a révélé des faits d’une rare brutalité. L’enfant, retrouvé ligoté, présentait une putréfaction avancée des deux mains, conséquence des sévices infligés. Pris en charge par la Croix-Rouge, puis transféré à l’hôpital Saint Camille de Ouagadougou, il bénéficie aujourd’hui de soins intensifs. Son état reste stable grâce à l’intervention rapide de la Direction provinciale de l’Action humanitaire, mobilisée pour éviter une amputation.

Un acte de barbarie puni par la loi

Les premiers éléments de l’enquête indiquent que le maître aurait torturé son élève pour ne pas avoir rapporté la somme d’argent exigée lors de la mendicité quotidienne. L’accusé, arrêté et déféré au parquet le 6 novembre 2025, a été placé sous mandat de dépôt. Il sera jugé pour séquestration, torture et coups et blessures volontaires lors d’un procès prévu le 19 novembre 2025.

Dans son communiqué, le Procureur a qualifié ces agissements de “cruauté inqualifiable” et de violation flagrante des droits de l’enfant, rappelant qu’un enfant confié à un éducateur religieux n’est ni un esclave ni une source de revenu.

Tolérance zéro face à l’exploitation des enfants

Le parquet de Ouaga I a réaffirmé sa tolérance zéro face à toute forme de violence ou d’exploitation des enfants. Le Procureur a averti que l’incitation ou l’exploitation de la mendicité constitue un délit grave puni par le Code pénal burkinabè (articles 511-14 et suivants), prévoyant de 1 à 10 ans de prison et des amendes de 500 000 à 2 000 000 FCFA.

Il a salué la collaboration de la Fédération des Associations des Écoles Coraniques, dont les membres ont eux-mêmes signalé le coupable aux autorités. Enfin, il a invité la population à signaler sans délai tout acte de violence à l’encontre des enfants, soulignant que la vigilance citoyenne reste essentielle pour protéger les plus vulnérables.

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