Sécheresse au Sahel : un centre régional de l’eau pour renforcer la résilience

Réunis à Ouagadougou, dirigeants et experts ont lancé le Centre régional de l’eau (CREA), destiné à renforcer la lutte contre…

Réunis à Ouagadougou, dirigeants et experts ont lancé le Centre régional de l’eau (CREA), destiné à renforcer la lutte contre la sécheresse et la résilience climatique au Sahel.

 

Un Centre régional de l’eau (CREA) a été mis en place pour faire face aux défis liés à la sécheresse au Sahel, dans un contexte de stress hydrique grandissant qui fragilise durablement cette partie de l’Afrique.

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Confrontée à l’urgence climatique et à la pression croissante sur les ressources en eau, l’Afrique de l’Ouest vient de franchir une étape décisive. À l’issue d’un Forum de haut niveau de deux jours sur la lutte contre la sécheresse, tenu à Ouagadougou, la Banque mondiale, le gouvernement burkinabè et l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE) ont signé un protocole d’accord officialisant la création du Centre régional de l’eau pour l’Afrique (CREA). Basé au sein du 2iE, le CREA se veut un pôle stratégique d’innovation, de formation, de partage de compétences et de coopération régionale autour des enjeux hydriques.

Sa mission : renforcer l’expertise technique, faciliter la circulation des connaissances et soutenir les États dans la mise en place de systèmes d’alerte précoce, la planification des ressources en eau et la gestion coordonnée de la sécheresse.

Selon ses promoteurs, les épisodes de sécheresse extrême ont augmenté de plus de 230 % en un demi-siècle, faisant planer le risque d’une perte allant jusqu’à 6 % de croissance annuelle dans plusieurs pays sahéliens d’ici 2050. Un phénomène aggravé par la pression démographique et les effets du réchauffement climatique, nécessitant une réponse collective et structurée.

Pour Dr Aboubakar Nacanbo, ministre de l’Économie et des Finances du Burkina Faso, le CREA est « un phare d’excellence et d’innovation pour la gestion durable de l’eau et la coopération Sud-Sud ». Le professeur El Hadji Bamba Diaw, directeur général du 2iE, a insisté : « L’Afrique de demain se construira avec les solutions que nous posons aujourd’hui », qualifiant le centre de « levier de développement socio-économique et de paix sociale ».

De son côté, Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a rappelé que « la sécheresse ne connaît pas de frontières », soulignant la nécessité de combiner savoir, coopération et action.

Enfin, Juergen Voegele, vice-président de la Banque mondiale pour la Planète, a mis en avant le rôle vital de l’eau, indiquant que « les secteurs qui en dépendent soutiennent 1,7 milliard d’emplois dans le monde ».

Le Forum a réuni des représentants politiques du Burkina Faso, du Tchad, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Sénégal, ainsi que des experts venus du Maroc, du Brésil, d’institutions régionales et internationales et de partenaires au développement. Ces acteurs ont élaboré une feuille de route ambitieuse autour d’actions politiques à court, moyen et long terme pour renforcer la résilience climatique dans le Sahel.

Ce rendez-vous marque également le lancement du Programme Impact « Défier la sécheresse » de l’Académie de la Banque mondiale, qui vise à accélérer l’adoption de mesures de résilience dans les zones les plus vulnérables.

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