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Kung-fu Wushu à Bamako : les Étalons frappent fort dès le premier jour des Jeux de l’AES

Un démarrage éclatant : 5 médailles, des figures élégantes, et un Burkina déjà sur le podium Dimanche 22 juin 2025,…

Jeux de l’AES

Un démarrage éclatant : 5 médailles, des figures élégantes, et un Burkina déjà sur le podium

Dimanche 22 juin 2025, le Palais des sports Salamatou Maïga de Bamako résonnait au rythme des cris, des sabres, et des applaudissements. Les Jeux de l’AES :  la Confédération des États du Sahel (AES) ouvraient leur premier jour de compétition, entièrement consacré au kung-fu wushu.

Et les Étalons du Burkina Faso n’ont pas tremblé. Cinq médailles décrochées en une journée, dont une en or, trois en argent et une en bronze. Un démarrage en trombe, qui place le Burkina dans les premières positions du classement provisoire.

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Vanessa Simporé, impériale chez les dames

En catégorie senior dames, Vanessa Simporé a littéralement porté l’équipe Burkinabè. Sa prestation a électrifié la salle. Sa technique, sa grâce et sa puissance ont conquis le jury. Dans l’épreuve de Dao Shu (sabre traditionnel chinois), elle décroche la médaille d’or. Son enchaînement était fluide, précis, exécuté avec une intensité impressionnante. Puis, dans les épreuves de Chang Quan (boxe longue) et Gun Shu (bâton long),elle s’impose encore sur le podium avec deux médailles d’argent.

« Je suis fière. Je suis venue pour représenter mon pays, et j’ai tout donné », confie Vanessa, encore en sueur après la cérémonie.

Jaurès Yannick Ilboudo et Ladifata Sana complètent le tableau

Chez les hommes, Jaurès Yannick Ilboudo a offert à la délégation la première médaille masculine de la compétition. Il termine troisième chez les -65 kg en combat, après un duel intense.

« Ce n’était pas facile. Mon adversaire était rapide. Mais j’ai tenu, j’ai frappé au bon moment »,
explique le combattant de Ouagadougou.

Dans l’après-midi, Ladifata Sana, l’une des plus jeunes de l’équipe, s’est illustrée à son tour. En combat chez les -65 kg dames, elle remporte une belle médaille d’argent, faisant preuve d’un mental solide face à une adversaire redoutable du Mali.

 

Une discipline exigeante, peu connue du grand public

Le kung-fu wushu, art martial chinois modernisé en sport de compétition, reste encore méconnu au Burkina Faso, malgré des passionnés actifs et des pratiquants assidus. Techniques de poing, maniement d’armes, figures acrobatiques : chaque épreuve demande des années d’entraînement, une précision extrême et une concentration absolue.

« Le wushu, c’est à la fois une philosophie, une danse et un combat », explique le coach national, admiratif devant ses athlètes.

Les compétiteurs burkinabè s’entraînent dans des conditions souvent précaires, mais la passion compense les lacunes logistiques.

 

Bamako : théâtre d’un premier exploit sahélien

Le tournoi, organisé dans le cadre des Jeux de l’AES, réunit les délégations du Burkina, du Mali et du Niger. Pour ces pays unis politiquement depuis 2023, ces Jeux sont une vitrine d’unité et de résilience. Le Palais des sports était comble. Des familles, des supporters, des diplomates, tous venus voir ce que la jeunesse sahélienne a dans le ventre.

« Nous ne sommes pas là que pour gagner. Nous sommes là pour montrer que l’AES est vivante, dynamique, ambitieuse », déclare un responsable de la délégation Burkinabè.

Une journée fondatrice pour les Étalons du Wushu

Cette première moisson est historique. Jamais le Burkina n’avait remporté autant de médailles en une seule journée dans cette discipline. Elle donne confiance à l’équipe avant la suite des compétitions, prévues ce lundi 23 juin.

Six nouvelles épreuves techniques attendent les garçons : Chang Quan, Nan Quan, Gun Shu, Dao Shu, Qiang Shu et Tai Ji Quan. Les entraîneurs burkinabè espèrent engranger encore quelques médailles, et placer durablement le pays sur la carte du wushu africain.

 

L’impact d’une médaille va au-delà du podium

Chaque victoire porte un poids symbolique fort. Dans un Burkina meurtri par les défis sécuritaires, ces jeunes sportifs racontent une autre histoire : celle du courage, du dépassement, de la persévérance. Vanessa Simporé devient un modèle, une source d’inspiration pour les jeunes filles. Ladifata Sana, malgré son jeune âge, montre qu’on peut briller sans être issue d’un grand club.

« Nos médailles sont des messages. On peut réussir, même avec peu. Si on y croit, si on bosse dur », conclut le capitaine de l’équipe.

Les Jeux de l’AES : plus qu’un tournoi, un souffle nouveau

Organisés pour la première fois à Bamako, les Jeux de l’AES marquent une volonté politique et culturelle forte. Montrer que le sport peut unir, que la jeunesse peut construire des ponts.
Et que les États du Sahel peuvent se redéfinir à travers leurs forces intérieures.

Le Burkina Faso, avec son entrée remarquée en wushu, prend date. Et montre que même les disciplines les plus techniques peuvent révéler des talents insoupçonnés

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