Le ministère de la Sécurité a lancé un dispositif inédit : des drones capables d’établir les constats d’accidents en quelques minutes, afin de réduire les délais, renforcer la précision et améliorer la sécurité des usagers.
Cette innovation vise à répondre à plusieurs défis : réduire le temps d’intervention des forces de sécurité sur les lieux d’accidents, accélérer la procédure du constat qui provoquait souvent des blocages de circulation, limiter les risques pour les agents effectuant des mesures sur la chaussée et éviter les contestations grâce à des images géoréférencées.
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« Lorsqu’un accident survient à Ouagadougou ou ailleurs, il faut parfois attendre deux ou trois heures juste pour établir le constat. Les statistiques montrent environ 1 800 accidents par mois, avec 70 à 80 décès. Il était donc nécessaire de trouver une solution pour alléger les souffrances causées par ces longues attentes. Nous avons envisagé l’usage de drones afin de réduire ce délai. Avec cette solution, en 15 à 20 minutes, le constat est terminé. Au lieu d’une heure pour tracer manuellement, le drone permet de le faire en cinq minutes, avant d’imprimer les images. L’objectif est de réduire le temps d’intervention, de limiter les risques sur la route et d’éviter les contestations. Avec des images drones, il sera difficile pour les personnes impliquées de contester les preuves recueillies », a expliqué le ministre Mahamoudou Sana.
Très satisfait de cette phase test, il a indiqué qu’une phase pilote suivrait rapidement, avant une généralisation dans toutes les brigades de gendarmerie et les commissariats du pays. Sur le plan technique, le commissaire principal Zakaria Hébié a précisé que les drones captureront automatiquement des images géolocalisées intégrées dans un logiciel de cartographie. Cette approche met fin aux anciennes techniques manuelles, souvent approximatives, et permettra de constituer une base de données annuelle utile pour repérer les zones à forte accidentalité.
Le système repose sur un drone capable d’intervenir automatiquement lorsqu’un accident survient à moins d’un kilomètre d’un commissariat. Il effectue les prises de vues, enregistre les mesures et transfère instantanément les données pour un traitement immédiat. Au-delà d’un kilomètre, des équipes se rendront sur place.
« Avant, les agents se déplaçaient avec leurs outils, prenaient des mesures à la main, puis les reportaient sur papier. Ces méthodes pouvaient entraîner des erreurs : un décamètre mal positionné fausse tout. Avec ce dispositif, les mesures sont automatiques et les images géoréférencées s’intègrent directement sur des cartes. Cela garantit des données précises, élimine les erreurs humaines et réduit les contestations. De plus, nous aurons une base cartographique complète des accidents avec coordonnées GPS, ce qui permettra aux autorités d’adapter leurs politiques publiques pour renforcer la sécurité routière », a détaillé le commissaire Hébié, directeur général des transmissions et de l’informatique au ministère.
Le ministre Sana a également rappelé l’importance du port du casque, de la ceinture de sécurité et l’interdiction d’utiliser le téléphone en circulation. Il a invité les usagers à adopter un comportement responsable sur les routes.
