À Awaza, la délégation burkinabè appelle à un renforcement des partenariats et à une meilleure inclusion des pays sans littoral dans les circuits économiques mondiaux.
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Du 5 au 8 août 2025, la ville d’Awaza, au Turkménistan, accueille la 3e Conférence des pays en développement sans littoral (PDSL). Initiée par les Nations unies, cette rencontre vise à élaborer un programme de coopération renouvelé autour du thème « Progresser grâce aux partenariats ».
Le Burkina Faso y est représenté par une délégation de haut niveau, conduite par le ministre d’État, Emile Zerbo, et le ministre des Affaires étrangères, Karamoko Jean-Marie Traoré. Ces représentants participent activement aux débats, tables rondes et sessions techniques, aux côtés de 31 autres pays sans accès direct à la mer.
Lutter contre une marginalisation structurelle
À l’ouverture, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a rappelé un fait marquant : les PDSL représentent 7 % de la population mondiale, mais à peine 1 % du PIB global. Une situation qu’il qualifie de « conséquence d’un système économique mondial inadapté, plutôt que d’une fatalité géographique ».
Les PDSL, dont 15 sont situés en Afrique, doivent relever de nombreux défis. En effet, ils supportent des coûts de transport élevés, dépendent fortement des infrastructures des pays de transit et disposent d’un accès limité aux marchés mondiaux. Le Burkina Faso, en proie à une insécurité persistante, s’efforce malgré tout de maintenir une diplomatie économique active et d’explorer de nouvelles opportunités de partenariat.
Le Burkina Faso au cœur des réflexions
Dans une déclaration prononcée au nom de la Confédération des États du Sahel (AES), Emile Zerbo a insisté sur la nécessité d’un changement profond. « Nos pays, en dépit de leur position enclavée, sont porteurs d’innovations et de dynamiques sociales qu’il faut mieux intégrer dans les politiques internationales de développement », a-t-il affirmé.
Le ministre burkinabè a appelé à une plus grande solidarité internationale en faveur des PDSL, soulignant l’importance d’un accès équitable au financement climatique, à l’investissement dans les infrastructures logistiques et à la diversification des économies locales.
Lancement du Programme d’actions d’Awaza
L’un des enjeux majeurs de cette conférence est le lancement du Programme d’actions d’Awaza, une feuille de route ambitieuse qui guidera les politiques de soutien aux PDSL pour la prochaine décennie. Ce programme repose sur quatre priorités :
Renforcer le commerce, le transit et la connectivité régionale ;
Accélérer la transformation structurelle et la diversification économique ;
Appuyer l’action climatique et la résilience aux chocs environnementaux ;
Mobiliser davantage de financements et de partenariats internationaux.
Par ailleurs, ils envisagent de nouer des partenariats avec des organisations comme la Banque mondiale, l’Union africaine ou la BAD pour accompagner les réformes structurelles
Une voix africaine unie pour plus d’équité
La participation des délégations africaines, notamment celles du Burkina Faso, du Niger, du Mali, de l’Éthiopie et de l’Ouganda, a permis de porter une voix continentale commune. Plusieurs représentants ont plaidé pour que les règles du commerce international soient adaptées aux réalités spécifiques des pays sans littoral.
Les discussions se poursuivent jusqu’au 8 août. D’ici là, le Burkina Faso entend renforcer ses alliances et faire entendre sa vision d’un développement fondé sur l’endogénéité, la résilience et la coopération entre pays confrontés aux mêmes défis géographiques.

