Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’Extérieur a pris part, le vendredi 26 septembre 2025 à New York, à la rencontre des ministres du Groupe des pays les moins avancés (PMA). À cette occasion, Karamoko Jean Marie Traoré a apporté des clarifications sur certaines perceptions courantes et dénoncé les crises sécuritaires, climatiques, humanitaires et géopolitiques qui freinent les efforts de développement, en particulier au Sahel.
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Selon lui, sur les 44 pays classés parmi les moins avancés, seuls quatorze répondent aux critères d’éligibilité pour en sortir, malgré les importantes ressources naturelles dont disposent la majorité d’entre eux. Cette situation, a-t-il souligné, interroge sur l’efficacité des politiques actuelles de développement.
D’où son appel à un « véritable changement de paradigmes », afin de mieux atteindre les Objectifs de développement durable, conformément au Programme d’action de Doha.
Adopté en mars 2022 et entériné la même année par l’Assemblée générale des Nations-Unies, ce programme couvre la période 2022-2031. Il vise à établir une nouvelle dynamique d’engagement entre les pays les moins avancés et leurs partenaires, qu’il s’agisse du secteur privé, de la société civile ou des gouvernements. L’objectif central est de soutenir ces États face aux impacts de la pandémie de COVID-19, aux conséquences économiques et sociales qui en ont découlé, mais aussi de renforcer leur résilience face aux changements climatiques, tout en les accompagnant vers une sortie définitive et irréversible de la catégorie des PMA. Ce plan d’action incite tous les pays à intensifier leurs efforts, à adopter des mesures exceptionnelles et à renforcer la coopération internationale, dans l’esprit de la sécurité humaine et du principe « ne laisser personne de côté ».
Pour le ministre burkinabè, ces efforts demeurent entravés par « une économie de guerre imposée par les nations dites riches, qui alimentent le terrorisme et aggravent la vulnérabilité des PMA pourtant riches en ressources minières et agricoles ».
« Nos États ne sont ni pauvres, ni en retard de développement. Ils subissent surtout les effets d’un système de gouvernance mondiale inéquitable et d’un ordre financier conçu au bénéfice des pays développés », a affirmé Karamoko Jean Marie Traoré. Il a ensuite réitéré l’engagement du Burkina Faso à œuvrer aux côtés des autres membres du groupe des PMA.
Dans un compte-rendu publié par son département, il a aussi exposé la vision portée par la Confédération des États du Sahel (AES) : permettre à chaque nation de gérer librement ses ressources naturelles pour le bien-être de ses populations. Pour mémoire, l’attention particulière portée aux pays les moins avancés par les Nations-Unies remonte à la fin des années 1960. En 1971, l’Assemblée générale a officiellement créé cette catégorie afin d’obtenir un soutien accru pour ces États jugés les plus vulnérables.
Depuis, le Comité des politiques de développement (CPD) suit leurs progrès et statue sur leur évolution. Certains pays ont déjà franchi ce cap, à l’instar du Botswana (1994), du Cap-Vert (2007), des Maldives (2011), des Samoa (2014), de la Guinée équatoriale (2017) et du Vanuatu (2020).

