Malgré un contexte régional instable et des défis sécuritaires persistants, l’économie burkinabè affiche une croissance estimée à 5 % en 2024. C’est ce que révèle le rapport 2025 de la Banque africaine de développement (BAD) consacré au Burkina Faso. Publié récemment, ce document analyse les performances macroéconomiques du pays, tout en pointant les fragilités qui freinent un développement véritablement inclusif.
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En dépit du retrait du Burkina de la CEDEAO, des conséquences du changement climatique et d’une crise humanitaire prolongée, l’économie nationale semble avoir résisté. Selon la BAD, la croissance a été portée par deux secteurs majeurs : l’agriculture et les services, notamment le commerce et les activités financières. Ce rebond économique s’explique aussi, en partie, par le renforcement des capacités sécuritaires.
À ce titre, les autorités affirment avoir repris le contrôle de plus de 71 % du territoire national, contre 40 % en 2022. Cette amélioration a permis, entre autres, le retour d’un million de personnes déplacées internes (PDI) dans leurs villages d’origine. Un progrès salué par la BAD, même si elle note que les retombées sociales de cette croissance restent limitées.
En effet, les inégalités persistent. La majorité des Burkinabè ne ressent pas encore les effets positifs de cette dynamique économique. L’accès à l’éducation, à la santé, à l’emploi ou encore aux services de base demeure un défi majeur, particulièrement en zones rurales ou dans les régions fragilisées par l’insécurité.
La BAD souligne que pour que cette croissance devienne résiliente et inclusive, il est nécessaire d’investir davantage dans les infrastructures sociales, la gouvernance économique et la lutte contre les vulnérabilités structurelles. Elle recommande aussi une meilleure mobilisation des ressources internes et un appui ciblé aux populations les plus affectées.
En somme, bien que les indicateurs macroéconomiques soient encourageants, le Burkina Faso doit encore relever le défi de la redistribution équitable des fruits de la croissance. Seule une stratégie centrée sur l’humain pourra faire de cette relance économique un véritable levier de développement durable.

