Financement du développement : Séville, théâtre d’une mobilisation mondiale pour sauver les ODD

Séville, 30 juin 2025 – Dans une salle comble, baignée de lumière andalouse et de préoccupations mondiales, la 4ᵉ Conférence…

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Séville, 30 juin 2025 – Dans une salle comble, baignée de lumière andalouse et de préoccupations mondiales, la 4ᵉ Conférence internationale sur le financement du développement s’est ouverte à Séville. Cette rencontre stratégique, baptisée FFD4, se veut une réponse urgente au déficit criant de financement qui freine l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD), à cinq ans de l’échéance 2030.

 

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Une mobilisation d’envergure mondiale

Ils sont venus de tous les continents. Plus de 50 chefs d’État et de gouvernement et environ 200 délégations nationales ont répondu à l’appel des Nations unies. Aux côtés du Secrétaire général Antonio Guterres et du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, la société civile et les experts du développement ont également pris place à la table des solutions.

Le décor est posé. L’objectif est clair : combler un déficit annuel estimé à 4000 milliards de dollars pour permettre aux pays du Sud de se hisser au rang des économies durables et équitables.

 

Des déclarations fortes dès l’ouverture

Huit interventions majeures ont marqué la cérémonie d’ouverture. Elles ont toutes convergé vers une même urgence : traduire les engagements en actes concrets. Le Secrétaire général de l’ONU n’a pas mâché ses mots :

« Le financement est le moteur du développement. Aujourd’hui, ce moteur cale, car deux tiers des ODD sont à la traîne. »

Avec un ton alarmant mais mobilisateur, Antonio Guterres a rappelé que la conférence ne relève pas de la charité, mais d’une nécessité de justice globale. Il a insisté sur l’idée que relancer le financement du développement est une manière de préserver la dignité humaine universelle.

 

Une solidarité repensée pour un monde équitable

Au-delà des promesses politiques, la conférence appelle à un multilatéralisme renforcé, loin des décisions unilatérales souvent responsables de déséquilibres économiques.

« Il est temps de penser globalement mais de financer localement, dans l’intérêt de tous », a résumé un expert africain en marge de la conférence.

Les discussions soulèvent aussi un autre enjeu majeur : ne laisser aucun pays de côté, quelle que soit sa position géopolitique ou son poids économique. Les pays les plus vulnérables, notamment du Sahel et du bassin du fleuve Congo, doivent bénéficier de mécanismes innovants de financement.

 

Le Burkina Faso présent et engagé

La délégation burkinabè, conduite par le ministre Karamoko Jean Marie Traoré, est bien présente à Séville. À ses côtés, Madame Stella Eldine Kabré/Kaboré, ministre déléguée à la Coopération régionale, ainsi que plusieurs experts nationaux en développement.

Le Burkina Faso prévoit de faire entendre sa voix dans le débat général. Il participera également à plusieurs tables rondes, notamment sur les mécanismes alternatifs de financement et l’impact des crises climatiques sur la soutenabilité de la dette publique.

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Une fenêtre diplomatique pour le Sahel

Le contexte sécuritaire, humanitaire et climatique du Sahel occupe une place centrale dans les discussions. La délégation Burkinabè plaidera en faveur d’une approche différenciée du financement, tenant compte des défis spécifiques aux zones en conflit ou en instabilité prolongée.

« Nous sommes ici pour défendre l’idée d’un financement juste, adapté à nos réalités et soutenu par des partenaires sincères », confiait un membre de la délégation.

Le Burkina Faso entend démontrer que le financement du développement, dans son cas, est un levier de stabilité, un instrument de cohésion sociale, et une opportunité de transformation structurelle.

 

Les attentes : du concret, pas des intentions

Plusieurs participants expriment leur scepticisme face à des engagements souvent non suivis d’effets. Les pays du Sud veulent des résultats tangibles : accès facilité aux fonds climatiques, allègement ou restructuration de la dette, appui technique pour mobiliser les ressources domestiques.

À Séville, le ton est donné. Il ne s’agit plus de promettre, mais d’agir, avec des délais clairs, des instruments innovants, et un suivi rigoureux. La pression est sur les épaules des grandes puissances économiques, mais aussi sur les institutions financières internationales, appelées à se réformer.

 

Une feuille de route pour relancer l’agenda 2030

La conférence devrait accoucher d’un plan d’action révisé, plus souple et plus inclusif, capable de s’adapter aux chocs successifs : pandémies, conflits, crises climatiques. Ce plan devra intégrer des propositions concrètes, telles que :

  • Un mécanisme mondial de taxation des superprofits,
  • Une nouvelle architecture financière internationale,
  • Un partage plus équitable des ressources technologiques.

Pour le Burkina Faso, cette conférence est aussi une tribune diplomatique. Elle permet de tisser de nouveaux partenariats et de réaffirmer sa volonté de construire une économie résiliente et souveraine.

Conclusion : un tournant ou un rendez-vous manqué ?

La 4ᵉ Conférence sur le financement du développement pourrait être un tournant historique si les actes suivent les paroles. À cinq ans de l’échéance des ODD, l’inaction n’est plus une option. Les pays du Sud, comme le Burkina Faso, ne demandent pas la charité. Ils revendiquent des droits économiques légitimes, une place équitable dans le système financier mondial, et des partenariats gagnant-gagnant.

Le monde regarde Séville…

 

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