C’est une demande du Premier ministre, chef du gouvernement Firmin Ngrébada, lundi 03 août 2020, lors d’une conférence de presse.
Les leaders des groupes armés, notamment Ali Ndarassa de l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC) avec qui le gouvernement avait récemment tenu des pourparlers, doivent respecter l’autorité de l’Etat, a affirmé lundi lors d’une conférence de presse le Premier ministre centrafricain, Firmin Ngrébada.
Cette déclaration officielle a été faite suite à la dénonciation par Ali Ndarassa de la signature qu’il avait apposée fin juillet sous le procès-verbal sanctionnant le huis-clos avec le gouvernement centrafricain, selon lequel le chef rebelle avait choisi de renoncer à la lutte armée.
D’après M. Ngrébada, le huis-clos était justifié par certains comportements subversifs d’Ali Ndarassa, notamment ses relations avec des mercenaires soudanais et le groupe rebelle 3R, ainsi que ses visées expansionnistes avec l’occupation par l’UPC de la ville centrafricaine de Bambouti (est).
A propos de l’ambiance dans laquelle s’est tenu le huis-clos, le Premier ministre a reconnu que cela n’avait « pas été un moment de plaisir pour (M.) Ndarassa ».
D’après le procès-verbal rendu public fin juillet par le gouvernement centrafricain, Ali Ndarassa s’est engagé, entre autres, à créer les conditions pour le lancement du processus de paix dans les localités occupées par ses hommes, à s’abstenir de tout acte relevant de la compétence régalienne de l’Etat et à soutenir le processus électoral en assurant la libre circulation des agents recenseurs de l’Autorité nationale des élections (ANE) et des différents acteurs.
Toutefois, peu après le retour d’Ali Ndarassa dans son fief de Bambari (centre), ce dernier a dénoncé le procès-verbal, arguant qu’il l’avait signé sous la pression de Ngrébada, qui l’aurait menacé d’arrestation en cas de refus.
Ainsi, des combattants de l’UPC ont refoulé des agents d’enrôlement des électeurs de la ville d’Alindao (centre-est) vers l’autre ville de Bambari (centre), prétextant n’avoir pas reçu de consigne formelle de la part de leur chef pour tolérer une telle activité.
Ali Ndarassa se dit pourtant disposé à respecter l’Accord de paix de Bangui du 6 février 2019 dont il est signataire, mais refuse un dialogue à sens unique dont il estime qu’il vise à compromettre la communication entre les groupes armés et le gouvernement.