Plusieurs matériels ont été emportés par les assaillants, identifiés comme des combattants rebelles du FPRC, selon plusieurs sources sécuritaires locales.
Les faits se sont produits dans la nuit du dimanche à lundi 23 mars 2020 à Ndélé, dans la préfecture de Bamingui-Bangoran, au nord de la République centrafricaine.
Dans la nuit du dimanche à lundi 23 mars, aux environs de 24 heures, un groupe des assaillants, lourdement armé, ont fait leur apparition par effraction dans les locaux de l’ONG internationale Warchildren avant d’emporter des matériels informatiques et bureautiques.
Les assaillants, dont les identités n’ont pas été dévoilées, seraient des combattants rebelles du FPRC, dirigé par le général Noureddine Adan, selon plusieurs sources sécuritaires locales interrogées par CNC.
Justement, du côté du FPRC, on veut à tout prix montrer aux yeux du monde que la situation est maîtrisée, et que la paix est revenue à Ndélé.
Selon l’État-major du FPRC à Ndélé, il est temps que chacun rentre chez soi. La paix est déjà revenue, a-t-il ajouté. Mais du côté des déplacés, l’annonce de leur retour à la maison ne passe pas. Certains redoutent des représailles une fois rentrées.
Cependant, depuis lundi dernier, certains éléments du FPRC ont mené des opérations d’intimidation, avec leurs armes, dans le camp des déplacés situé devant la base de la Minusca proche de l’aéroport. Plusieurs points de vente dans le camp ont été fermés par force, et certains déplacés ont été contraints de rentrer à la maison sous pression du FPRC.
Du côté des humanitaires, le PAM (Programme alimentaire mondial), et le HCR (Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés) ont déployé sur place des vivres et des kits de premier secours aux déplacés de Ndélé fuyant les violences des groupes armés.
Selon les informations du CNC, un conducteur de PAM, de l’ethnie Goula, au volant d’un camion transportant des vivres à destination de Ndélé, avait été kidnappé à Kaga-Bandoro, le vendredi dernier, par des hommes lourdement armés, identifiés comme des combattants du MPC de Mahamat Al-Khatim.
On ignore les raisons de ce rapt spectaculaire, mais certains témoins parlent des représailles liées au conflit entre le FPRC et le RPRC dans les localités de Ndélé, ayant abouti à la signature d’un accord de cessation des hostilités la semaine dernière à Bria entre les groupes armés issus de l’ex-coalition Seleka.
À Ndélé, une source au sein de l’État-major du FPRC, interrogé par CNC, indique que les caisses de fonctionnement de son mouvement sont vides depuis le déclenchement des hostilités avec le RPRC à Ndélé. Il est donc nécessaire que les déplacés reviennent chez eux, et que les activités commerciales redémarrent pour que les taxes rentrent dans les caisses, a-t-elle ajouté.
Dans le camp des déplacés, certains Goula dont les habitations ont été complètement incendiées ont refusé catégoriquement de rentrer. Ils préfèrent se loger dans le camp que dans les quartiers moins sécurisés, selon leur propre terme.