Ce mardi 5 mars 2024, s’est tenue à Ouagadougou l’ouverture de la réunion du groupe de travail tripartite sur la santé en milieu carcéral au Burkina Faso. Cette initiative regroupe le ministère de la Justice, des droits humains chargé des relations avec les institutions, le ministère de la Santé et de l’hygiène publique, ainsi que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Frédéric Ouédraogo, inspecteur de sécurité pénitentiaire principal et directeur adjoint de l’administration pénitentiaire, souligne les difficultés d’accès aux soins de qualité pour les détenus, notamment en raison du manque de personnel de santé et de moyens. Selon le Comité international de la Croix-Rouge, quatre établissements pénitentiaires ne disposent pas de personnel médical, et quinze autres n’en ont qu’un seul.
Les défis de la santé en milieu carcéral vont au-delà des murs des prisons, comme l’explique Constant Dahourou, directeur des formations sanitaires publiques. Les mouvements de population entre les prisons et la communauté augmentent le risque de propagation des maladies, affectant ainsi la santé publique dans son ensemble.
Le chef de la délégation du CICR au Burkina Faso, Yves Arnoldi, souligne l’importance de prendre en compte la santé en milieu carcéral dans le système de santé publique, afin de prévenir la propagation des maladies à l’extérieur des prisons.
Face à ces enjeux, le ministère de la Justice, des droits humains et le ministère de la Santé, en collaboration avec le CICR, ont établi ce groupe de travail tripartite. Son objectif est d’améliorer l’accès aux soins de santé de qualité en prison en renforçant la coordination entre les autorités chargées de la sécurité pénitentiaire et celles chargées de la santé.
Cette première réunion du groupe tripartite sera l’occasion pour tous les acteurs de discuter des défis sanitaires en milieu carcéral et de proposer des solutions concrètes. Frédéric Ouédraogo se montre optimiste quant à l’impact positif de ce groupe de travail permanent, soulignant l’importance du dialogue et de la collaboration entre les autorités pénitentiaires et de santé pour trouver des solutions efficaces.