Selon une annonce de la télévision d’État du Niger, des instructeurs et du matériel militaire russes ont débarqué à Niamey le mercredi 10 avril. Il s’agit de la première livraison de matériel militaire russe dans l’histoire récente du Niger, marquant ainsi un renforcement du partenariat entre les deux pays.
Des images diffusées par la télévision nationale nigérienne montrent un avion Iliouchine transportant du matériel et des individus atterrir à l’aéroport de Niamey. Bien qu’une centaine de personnes soient arrivées à Niamey, aucune précision n’a été donnée sur leur statut : il est donc difficile de déterminer s’il s’agit de militaires réguliers de la Fédération de Russie ou de membres de la compagnie Africa Corps, qui a remplacé le groupe Wagner. Ils ont été simplement qualifiés d’« instructeurs du ministère russe de la Défense ». Seuls deux d’entre eux, cagoulés jusqu’aux yeux, ont été filmés de face par la télévision nationale. L’un d’eux a déclaré être présent pour développer la coopération militaire entre le Niger et la Russie et pour former l’armée nigérienne à l’utilisation du nouveau matériel militaire.
Quant au matériel lui-même, aucun inventaire détaillé n’a été fourni, à l’exception de la mention d’un « système anti-aérien de dernière génération ».
Le renforcement de la coopération entre la Russie et le Niger n’est guère surprenant. Les pays voisins du Niger, le Mali et le Burkina Faso, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) avec le Niger, ont déjà vanté leur partenariat avec Moscou depuis plusieurs mois.
En mars, le Niger a également résilié un accord de coopération militaire avec les États-Unis, entraînant le départ immédiat des forces américaines. Malgré cela, plus de 1 000 soldats américains restent déployés dans le pays, principalement à la base aérienne 101 d’Agadez, qui revêt une grande importance stratégique en termes de renseignement, abritant plusieurs drones et hélicoptères de surveillance.
La présence des forces américaines est désormais fortement contestée. Une manifestation est prévue le samedi 13 avril, à l’initiative de plusieurs organisations proches du gouvernement, pour demander leur départ.