À Lomé, l’opposition togolaise, réunie au siège de l’Alliance nationale pour le changement, a tenu une conférence de presse le jeudi 11 avril, en réaction à l’annonce des élections législatives prévues pour le 29 avril. Malgré l’interdiction des manifestations prévues les 12 et 13 avril, l’opposition reste ferme dans sa contestation de la nouvelle constitution et exprime sa volonté de participer aux législatives.
La conférence de presse visait à réfuter les allégations du ministre de l’Administration territoriale, qui avait invoqué des risques pour l’ordre public et des délais d’autorisation non respectés par l’opposition pour justifier l’interdiction des manifestations.
Les membres de divers partis d’opposition, dont l’Alliance nationale pour le changement (ANC), le Front pour la démocratie et la république (FDR), l’Alliance démocratique pour le développement intégral (Addi) et le Parti socialiste pour le renouveau (PSR), ont vivement contesté ces arguments lors de la conférence de presse.
Wolou Komi, du Pacte socialiste pour le renouveau, a qualifié la situation de « véritable coup d’État constitutionnel » et a souligné la nécessité de protester et de manifester contre cette violation de la constitution.
Malgré l’appel à manifester, la majorité de l’opposition a également annoncé sa participation aux élections législatives, à l’exception du Parti des travailleurs (PT) de Nathaniel Olympio.
Cependant, cette décision de participer aux élections est critiquée par certains membres de l’opposition, qui dénoncent le mépris du pouvoir en place, affirmant que cela entrave leur capacité à mener une campagne électorale efficace.
En parallèle, la libération de six opposants arrêtés pour troubles à l’ordre public lors d’une distribution de tracts contre la nouvelle constitution a été accueillie avec soulagement par leurs proches et leurs avocats. Au total, neuf membres de la coalition DMK avaient été arrêtés, trois d’entre eux ayant déjà été relâchés.
Me Elom Kpade, avocat des six opposants libérés, s’est réjoui de cette décision, soulignant l’importance de la liberté d’expression dans un contexte politique tendu.