Les campagnes de prévention contre l’alcoolisme ont bien raison de dénoncer les méfaits de la boisson, qui peut entraîner les pires abus. « Qui a bu, boira », nous dit l’adage. Combien de femmes battues par des maris violents sous l’emprise de l’alcool et qui, le lendemain, ayant tout oublié, se repentent de leur mauvais comportement ?
Pourtant, au pays de Boganda, les anciens aiment se retrouver au village autour d’une calebasse de kangoya pour mieux causer, donner les nouvelles. Immanquablement, la douceur suave du vin de palme finit par de délier les langues ! C’est là que les sages peuvent éduquer les plus jeunes, transmettre les souvenirs. Le vin magique de la brousse est alors un véritable facteur de cohésion sociale.
Il en va hélas tout autrement en ville où trop de jeunes livrés à eux même s’adonnent sans retenue à la boisson. Les parents impuissants voient leurs enfants gâcher leur avenir à cause de l’alcool qu’ils n’ont souvent pas les moyens d’acheter. Ils se tournent alors vers des boissons frelatées qui agissent comme du poison. Les médecins savent que l’alcool tue lentement et perturbe le développement des plus jeunes qui finissent échoués comme des épaves au lieu de mordre la vie à pleine dent.
Que dire alors de l’exemple que donnent les mercenaires russes qui hantent sans répit les débits de boisson de la capitale et des grandes villes ? Ils s’enivrent horriblement, sans le moindre respect pour la population. Même les membres des organisations humanitaires, qui aident vraiment le peuple centrafricain, s’en plaignent aujourd’hui. Est-ce une façon de se comporter pour des gens qui se croient civilisés ? L’image que l’on a des russes serait donc vraie ? Des boit sans soif violents et alcooliques ? Ils ont investi le Rock club de Bangui, dont ils ont fait le siège de leurs débordements. Il y a bien longtemps que le fameux établissement banguissois, fondé naguère par les français, n’est plus le club qu’on a connu. Voilà que les russes sont en passe d’en faire le repère de leur néo-colonialisme.
On se demande enfin comment de soit-disant instructeurs peuvent entraîner nos soldats en état d’ébriété permanente. Des soldats d’élite, vraiment ? Les mêmes qui allaient combattre saouls les tchétchènes avec le succès que l’on sait ? Il faudra un jour vraiment se poser la question de l’utilité de l’aide de mercenaires aussi peu professionnels pour former notre armée républicaine.