Affaires de corruption : le KORAG pointe des complicités au sein des douanes et de la justice Burkinabé

Dans son troisième communiqué lu à la télévision nationale le 12 novembre 2025, le KORAG révèle des affaires de corruption…

LeFaso.net

Dans son troisième communiqué lu à la télévision nationale le 12 novembre 2025, le KORAG révèle des affaires de corruption impliquant des douaniers et des acteurs judiciaires. L’instance appelle la population à la vigilance face aux tentatives de manipulation et promet la fermeté contre les responsables.

 

Communiqué du KORAG

Lors de son troisième message rendu public à la télévision nationale ce 12 novembre 2025, le KORAG, organe chargé de « définir, suivre et contrôler la mise en œuvre de la vision stratégique du Burkina Faso », a mis en lumière des cas de corruption impliquant des agents des douanes et des personnels du système judiciaire. L’instance exhorte les Burkinabè à demeurer vigilants pour contrecarrer toute tentative de déstabilisation liée à cette lutte intense contre la corruption.

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Le communiqué rappelle l’engagement du Président du Faso, le Capitaine Ibrahim TRAORÉ, et du gouvernement dans la refondation de l’État et la promotion d’une vie publique moralisée. Après la communication du 25 septembre sur de graves dysfonctionnements dans l’administration et le secteur privé, et l’appel du 2 octobre lors des Journées d’engagement patriotique, le KORAG insiste sur la persistance de pratiques corruptives dans plusieurs secteurs.

Selon les dénonciations reçues par l’Autorité Supérieure de Contrôle d’Etat et de Lutte contre la Corruption (ASCE-LC), des agents des douanes auraient, dès mai 2021, exigé des paiements irréguliers auprès de routiers pour laisser circuler des camions malgré des formalités effectuées au bureau de Ouaga Inter. Sur instruction de l’ASCE-LC, le Procureur du Faso a ouvert une enquête qui a conduit à la découverte de sommes importantes détenues dans les bureaux et domiciles des mis en cause.

Des éléments matériels (images et vidéos) et des aveux ont été versés au dossier. Deux douaniers — un inspecteur et un contrôleur — sont directement mis en cause, et onze autres agents ont été interpellés dans le cadre des mêmes soupçons de corruption et de blanchiment de capitaux. Douze témoins (transitaires, déclarants, transporteurs, commerçants) ont affirmé avoir remis, sans quittance, des montants compris entre 100 000 et 150 000 FCFA aux agents en poste à la Coordination Nationale de Lutte contre la Fraude.

La révélation que des agents affectés à la lutte contre la fraude se rendent eux-mêmes coupables de corruption suscite une forte indignation. Malgré le refus initial des accusés, les images de flagrant délit présentées par les enquêteurs devraient établir la réalité des faits.

Le communiqué alerte aussi sur des dérives au sein du milieu judiciaire. Des plaintes reçues par la Commission de Régulation des Dysfonctionnements et le Cabinet présidentiel dénoncent absentéisme, lenteur, abus de fonction, concussion et arrogance vis-à-vis des justiciables. Dans l’affaire douanière en question, et malgré les preuves et les aveux, un non-lieu a été prononcé par le juge d’instruction en juillet 2024, décision ensuite confirmée par la Chambre d’instruction le 27 août 2025. Ces décisions ont soulevé de sérieuses interrogations sur l’impartialité et la probité des magistrats impliqués.

Pire encore, après ces décisions judiciaires, les mis en cause auraient obtenu, auprès des juges ayant traité le dossier, des informations sensibles — dont l’identité des dénonciateurs et des pièces de procédure — exposant ainsi ces derniers à des risques. L’un des douaniers aurait même cherché à entraîner un dénonciateur devant un juge corrompu en vue d’obtenir une condamnation de celui-ci.

Les auditions menées en octobre 2025 ont permis de mettre au jour un vaste réseau d’acteurs indélicats à la Cour d’appel de Ouagadougou : dix magistrats (présidents de chambre, procureurs généraux, substituts, juges d’instruction, etc.) et un avocat sont visés par les investigations. D’importantes sommes d’argent auraient été versées pour influencer l’instruction et obtenir des jugements partisans.

Face à ces dysfonctionnements graves, le communiqué signale que des campagnes de désinformation ont tenté de détourner l’attention, y compris via des médias étrangers. Le KORAG rejette ces tentatives de dénigrement et affirme sa détermination à poursuivre la lutte.

Le KORAG met en garde toute personne impliquée dans la corruption ou tentant d’instrumentaliser la justice : les auteurs et leurs complices seront traduits devant leurs responsabilités et subiront la rigueur de la loi. Les sanctions disciplinaires au sein du système judiciaire se poursuivront sans exclusive, et des poursuites judiciaires sont envisagées contre les acteurs indélicats.

Pour conclure, l’instance appelle la population à la vigilance citoyenne afin d’empêcher toute manipulation et encourage chacun à s’engager pour une société burkinabè intègre, juste et souveraine.

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