Burkina Faso : VITAPACK, l’initiative burkinabè qui transforme le plastique en opportunité écologique

Face à la pollution plastique, une nouvelle génération d’entrepreneurs burkinabè innove. Abraham Mikinam Ouédraogo, fondateur d’EGG, propose VITAPACK, des emballages…

VITAPACK ©Sophie Douce / Jeune Afrique

Face à la pollution plastique, une nouvelle génération d’entrepreneurs burkinabè innove. Abraham Mikinam Ouédraogo, fondateur d’EGG, propose VITAPACK, des emballages biodégradables conçus à partir de déchets agricoles, pour une transition écologique locale et durable.

 

Alors que le Burkina Faso renforce sa lutte contre la pollution plastique, des initiatives locales émergent pour transformer durablement le paysage écologique. Parmi elles, EGG (Ecological Growth Guardian), fondée par Abraham Mikinam Ouédraogo, se distingue par VITAPACK, une gamme d’emballages biodégradables à base d’amidon, issus de déchets agricoles tels que la patate ou le manioc.

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À 33 ans, Abraham possède un Bachelor en eau et assainissement, un master en environnement et une spécialisation en management stratégique QSE obtenue à l’étranger, faisant de lui un ingénieur environnemental qualifié. Après plusieurs années d’expérience dans l’assainissement, l’industrie et le conseil, il retourne au Burkina Faso en 2020 pour créer sa propre entreprise, convaincu que l’innovation verte peut être locale et adaptée aux réalités africaines.

Fondée en 2021 avec le soutien du Fonds burkinabè de développement économique et social (FBDES), EGG a rapidement mis en place une unité pilote de production d’emballages alimentaires écologiques. Lauréate du Fonds d’intervention pour l’environnement (FIE), l’entreprise collabore étroitement avec la Direction générale de la protection de l’environnement (DGPE) pour respecter la loi n°045-2024/ALT interdisant les plastiques non biodégradables. VITAPACK se décompose naturellement en quelques mois, sans libérer de substances toxiques, contrairement aux emballages plastiques traditionnels.

« Nous utilisons des déchets agricoles non consommables, ce qui réduit notre dépendance aux importations et crée de la valeur pour les filières locales », explique Abraham. Le nom de la marque, inspiré de « vita » signifiant « vie » en latin, symbolise la volonté de protéger la santé publique et l’environnement.

L’initiative répond également à des enjeux sanitaires majeurs. Au Burkina Faso, plus de 90 % des emballages alimentaires restent plastiques, posant un risque pour la santé, surtout dans la restauration de rue.

« Le plastique est une bombe à retardement », alerte Abraham, soulignant que VITAPACK propose une alternative sûre et responsable.

L’entreprise s’inscrit dans une logique d’économie circulaire, intégrant recyclage, surcyclage et valorisation énergétique des déchets. Abraham souhaite ainsi « boucler la boucle » pour que chaque ressource soit utilisée plusieurs fois avant de retourner à la terre.

Au-delà de l’impact environnemental et sanitaire, VITAPACK crée des emplois verts et soutient une filière locale durable. Abraham ambitionne de structurer un écosystème complet impliquant producteurs agricoles, transformateurs, distributeurs et consommateurs.

Inspiré par des modèles internationaux et des figures locales, Abraham vise à positionner EGG comme leader national, puis régional en Afrique de l’Ouest. L’entreprise prévoit également des programmes éducatifs pour sensibiliser les jeunes à l’économie circulaire et à l’écocitoyenneté.

À travers cette initiative, VITAPACK démontre que l’écologie peut rimer avec économie, et que la jeunesse burkinabè est capable de conduire la transition écologique du pays vers un avenir plus vert, plus sain et souverain.

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