Ibrahim Traoré déclare la guerre à la corruption et aux médias impérialistes

Le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a profité d’une cérémonie officielle à Ouagadougou pour lancer un double appel…

Ibrahim Traoré

Le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a profité d’une cérémonie officielle à Ouagadougou pour lancer un double appel : en finir avec la corruption et rompre définitivement avec l’influence des médias étrangers qu’il accuse de nuire à l’image du Burkina Faso et de l’Afrique.

 

À l’occasion des Journées nationales d’engagement patriotique et de participation citoyenne, célébrées le 6 octobre 2025, le chef de l’État burkinabè a exhorté ses concitoyens à bannir toute forme de corruption et à rejeter la manipulation médiatique. En effet, dans son discours, Ibrahim Traoré a insisté sur la nécessité d’éradiquer les pratiques illégales dans l’attribution des marchés publics et les démarches administratives.

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« Nous sommes en révolution. Chacun doit comprendre que pour obtenir un marché, il suffit d’être en règle et de travailler correctement. Il n’est plus question de verser cinq francs à quiconque », a-t-il martelé. Concernant les demandes d’audience, il a rappelé que seules les voies officielles — services de protocole, bureau des conseillers ou bureau des grands projets — sont légales, rejetant toute autre démarche parallèle.

L’information, un champ de bataille stratégique

Le président burkinabè a également insisté sur le rôle central de la communication dans la lutte pour la souveraineté. « C’est à travers la communication que les impérialistes ont toujours détruit l’Afrique », a-t-il affirmé.

Ibrahim Traoré a salué le travail du BIR-C (Bataillon d’intervention rapide de la communication), composé de blogueurs, d’influenceurs et de reporters citoyens, ainsi que celui des Wayiyans, ces acteurs numériques chargés de contrecarrer les « faux récits » médiatiques.

Il a ensuite appelé à un boycott total des médias qu’il qualifie d’« impérialistes », citant notamment Le Monde et Jeune Afrique. Selon lui, ces organes véhiculent des récits hostiles aux intérêts africains. « Les Africains doivent cesser de financer ces médias par leurs abonnements ou leurs investissements », a-t-il déclaré, demandant aux entreprises publiques de se retirer de leur capital et aux ministères de résilier tout contrat d’abonnement.

Vers une coopération médiatique sahélienne

Dans cette logique d’émancipation médiatique, le Burkina Faso, le Mali et le Niger renforcent leurs liens dans le cadre de la Confédération des États du Sahel (AES). Le 2 octobre, à Ouagadougou, l’Agence d’information du Burkina (AIB), l’Agence malienne de presse et de publicité (AMAP) et l’Agence nigérienne de presse (ANP) ont signé un protocole d’accord et deux conventions bilatérales.

Ces accords visent à développer la production conjointe de contenus, l’échange d’informations et le partage d’expertises entre les trois agences nationales, marquant une étape importante dans la construction d’une voix médiatique souveraine du Sahel.

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