Tripoli vit sous alerte maximale. Ces derniers jours, des convois militaires venus de Misrata ont pris position dans la capitale. Selon Le Monde, il s’agit de plusieurs centaines de véhicules armés de systèmes antiaériens et d’armes lourdes. Cette démonstration de force vise à préparer une confrontation directe avec les Forces de dissuasion, milice salafiste implantée à l’est de Tripoli.
Dbeibah fragilisé par ses rivalités internes
Le Premier ministre Abdel Hamid Dbeibah cherche à imposer son autorité sur Mitiga, qui abrite la principale base militaire, l’unique aéroport fonctionnel et une prison stratégique. Pourtant, son pouvoir vacille. En mai dernier, une offensive contre la milice s’était soldée par un échec. Un cessez-le-feu fragile avait alors été conclu.
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Depuis, Dbeibah a lancé un ultimatum exigeant la remise du complexe. Mais les dirigeants de la milice refusent et conservent le soutien populaire de leur quartier de Souk al-Juma, réputé pour son rôle dans la lutte contre l’État islamique.
Des alliances volatiles et un climat explosif
La mort en mai d’Abdulghani al-Kikli, dit « Ghaniwa », chef d’une autre milice, a encore déséquilibré le paysage sécuritaire. Dbeibah, qui cumule les fonctions de Premier ministre et de ministre de la Défense, multiplie désormais les opérations contre ses anciens alliés. Mais cette stratégie lui vaut de nombreux ennemis. Ses ressources pétrolières, longtemps utilisées pour acheter des loyautés, se sont taries depuis 2023.
Un risque de nouvelle guerre civile
Au-delà de Tripoli, l’instabilité intéresse l’est du pays. Le maréchal Khalifa Haftar, basé à Benghazi, suit la crise de près. En 2019, il avait déjà tenté sans succès de prendre la capitale. Aujourd’hui, la possibilité d’un nouveau basculement dans la guerre civile plane sur la Libye. Quatorze ans après la chute de Mouammar Kadhafi, le pays reste prisonnier d’un cycle de chaos et de rivalités armées.

