Le Projet LOGMe, initialement connu sous le nom de « Terres d’opportunités au Sahel », entre dans une nouvelle phase déterminante. Le 15 juillet 2025, à Pô, dans le sud du Burkina Faso, les autorités, partenaires techniques et bénéficiaires se sont réunis pour le lancement officiel de LOGMe 2. Cette initiative régionale vise à freiner la dégradation des terres, combattre la désertification et renforcer les moyens de subsistance des communautés sahéliennes.
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Un projet à la croisée de l’écologie, de l’économie et du social
Conçu dès sa première phase comme un modèle innovant de restauration des paysages, LOGMe (Landscape Opportunities for Green and More Employment) a pour ambition d’allier lutte contre les changements climatiques et création d’emplois ruraux durables.
La deuxième phase conserve la même vision, avec une ambition accrue : étendre les approches éprouvées dans de nouveaux pays, notamment le Bénin et renforcer les actions au Sénégal, au Burkina Faso, au Niger, au Ghana et au Mali.
Selon Jacques Somda, chef de programme de l’UICN-Burkina,
« le lancement de cette deuxième phase marque une nouvelle ère. Notre objectif est de consolider les acquis et de construire un modèle de transformation territoriale où l’écologie, l’économie et le social s’entremêlent ».
Les priorités de LOGMe 2
LOGMe 2 repose sur une approche territoriale intégrée. Il s’agit d’intervenir à la fois sur les paysages dégradés, les systèmes de production rurale et les chaînes de valeur locales. Cette phase prévoit :
- La restauration de milliers d’hectares de terres arides grâce à des techniques agroécologiques,
- L’accompagnement des jeunes et des femmes dans la création d’activités génératrices de revenus (éco-entrepreneuriat, valorisation des produits forestiers non ligneux, etc.),
- La mise en place d’infrastructures rurales résilientes (points d’eau, pistes, stockage),
- L’appui à la gouvernance locale pour une gestion concertée et durable des ressources naturelles.
Une réponse à des défis multidimensionnels
Les enjeux que LOGMe cherche à relever sont nombreux. Dans une région marquée par la dégradation accélérée des sols, l’insécurité alimentaire, le chômage rural massif et les pressions climatiques, les réponses doivent être holistiques. Le projet se veut donc un levier de résilience communautaire à travers :
- La sécurisation de la production agricole dans les zones à faible pluviométrie,
- La prévention des conflits d’usage des ressources naturelles (notamment entre agriculteurs et éleveurs),
- Le renforcement des capacités locales, notamment des communes, pour intégrer les problématiques environnementales dans les plans de développement.
Une dynamique régionale renforcée
Avec LOGMe 2, une coopération accrue entre les pays de la sous-région est mise en avant. En intégrant de nouveaux pays comme le Bénin, le projet gagne en cohérence territoriale le long de la bande sahélienne. Il s’aligne aussi sur les grands objectifs continentaux tels que :
- L’Initiative Grande Muraille Verte,
- L’agenda 2063 de l’Union africaine,
- Les Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment ceux liés à la lutte contre la pauvreté (ODD1), la faim (ODD2), le climat (ODD13) et la vie terrestre (ODD15).
Vers une appropriation locale
Pour Jacques Somda, l’appropriation par les communautés reste une condition clé de succès. Le projet mise donc sur une approche participative, avec l’implication des producteurs, des leaders communautaires et des élus locaux. Des mécanismes de suivi-évaluation participatifs sont également prévus pour assurer la redevabilité et la transparence des interventions.

