Selon la Présidence de la République, le gouvernement est pratiquement prêt en ce qui concerne le financement de ce dialogue tant attendu.
Il y a quelques jours, le gouvernement a été reconduit après la démission du premier ministre et la nomination de Félix Moloua pour travailler jusqu’au dialogue républicain. Le prochain dialogue pourra définir le cahier de charge des prochains membres du gouvernement, c’est l’esprit qui a animé le président à maintenir le gouvernement jusqu’au dialogue.
De ce dialogue sortiront aussi des recommandations qui seront suivies d’effet, contrairement aux autres rencontres avec des recommandations pléthoriques qui n’ont pas été suivies d’effet.
Le Dialogue a été retardé par le retrait d’un certain nombre de l’opposition. Aujourd’hui, ils sont revenus à des meilleurs sentiments et ont regagné le comité d’organisation. Le ministre d’Eta, directeur de cabinet de la Présidence qui est le président du comité d’organisation du dialogue, a annoncé une date avant la fin du mois de mars 2022 pour la tenue du dialogue.
Selon Albert Yaloke-Mopkeme, ministre conseiller et porte-parole de la Présidence, aussi membre du comité d’organisation de ce dialogue, le financement de ce dialogue était une question très importante. « Vous savez que les participants viendront de tout le pays et certains de la diaspora. Cela demande beaucoup d’argent. Les partenaires internationaux ont promis de participer au financement de ce dialogue. Les informations qu’on peut donner aujourd’hui ce que le gouvernement s’est évertué à réunir sur fonds propre le financement du dialogue. Tout le financement. Ce que les partenaires pourront apporter sera un plus. C’était un combat de réunir tout le financement », a-t-il déclaré samedi dernier, lors d’un point de presse.
Ce dialogue inter centrafricain, financé par la caisse de l’Etat centrafricain est un encouragement en Centrafrique afin de limiter l’influence extérieure sur le profil des participants, le lieu du dialogue et des sujets à traiter.
Ce dialogue, semble être l’une des rares qui vont véritablement poser les bases du développement de la RCA. La question du développement ne passe pas toujours comme priorité dans les foras et les dialogues que le pays a organisé ou qui sont organisés au nom de la RCA. Souvent, il est question de chercher juste à résoudre un problème de sécurité sans pour autant toucher le fonds des causes de l’insécurité chronique dans le pays.
Forum de Bangui à travers la Consultation populaire à la base avait jeté les bases nécessaires pour que les autorités écoutent et tiennent compte des aspirations du peuple. Pourquoi les crises à répétition ? Qui finance les rebellions et les groupes armés centrafricains ? Pourquoi le pays n’exploite pas ses ressources naturelles ? Pourquoi la Centrafrique ne tire pas profit de ses ressources minières et forestières ? Autant des questions qui alimenteront les débats en lieu et place des subtiles de représentativité dans le gouvernement pour le partage de gâteau.
D’ailleurs, dans son discours marquant l’installation du Comité d’organisation du dialogue Républicain, le président Touadera est revenu sur les résultats de la consultation qu’il a personnellement menée. Les centrafricains veulent un dialogue entre les centrafricains, sur le territoire centrafricain et pour définitivement tourner le dos à la rébellion et aux groupes armés. Ils veulent un dialogue pour réfléchir sur le développement du pays.
Par ailleurs, les Centrafricains expriment leur ras-le-bol face aux différentes crises et qu’il faut définitivement tourner la page de ces crises pour amorcer le développement économique et social. Il n’est pas question de dialoguer à nouveau avec les groupes armé. Le cadre qui leur est destiné est l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation. Les centrafricains attendent qu’à partir du dialogue Républicain, que justice soit faite et que ceux qui ont commis des crimes soient traduits devant la justice pour répondre de leurs actes. La justice doit précéder la réconciliation véritable et la cohésion sociale.
Avec ce financement sur fonds propre de l’Etat, nous osons espérer que cette rencontre pourra avoir moins d’influence et d’ingérence extérieure. Ce qui est sûr et comme pour l’APPR, le pays doit se préparer à une vague de campagne de sabotage de ce dialogue, surtout qu’il est organisé sans la présence des groupes armés et des médiateurs internationaux.