Sous la pression de la banque mondiale, du FMI et de l’Union européenne, le gouvernement centrafricain avait suspendu, le 10 octobre dernier, l’assistance technique des mercenaires russes auprès des différents postes de la douane centrafricaine. Cette prise de position à provoqué la colère de la société Wagner contre l’État centrafricain. Mais un peu plus de deux semaines plus tard, un nouvel accord de collaboration vient d’être signé entre le gouvernement et une nouvelle société-écran propulsée par Wagner. Ceci est plus catastrophique pour l’État centrafricain, confirmant sans doute les allégations selon lesquelles la capacité fiscale et douanière de l’État centrafricain est confisquée par une société de la mafia russe.
Le 5 mai 2021, le gouvernement centrafricain, représenté par le ministre des Finances Henri Marie Dondra, et Monsieur Jury Liamkine, représentant de la mission dite économique russe et Conseiller à la Présidence de la République Centrafricaine, avaient signé un protocole de collaboration en vue d’aider le gouvernement centrafricain à identifier les leviers permettant une mobilisation accrue des ressources domestiques conformément aux objectifs du Programme économique et Financier signé avec les partenaire techniques et financiers de la RCA.
Mais cinq mois plus tard, le gouvernement a décidé de suspendre cette collaboration en raison, selon nos sources, des mauvais résultats obtenus mais également et surtout, de la pression des partenaires économiques du pays comme l’Union européenne, la banque mondiale et le fonds monétaire international (FMI) qui pensent que cette Mission Économique russe n’est autre qu’une structure privée, une branche financière de la Société Wagner, qui ne représente pas, et n’est pas soutenue par le Gouvernement de la Fédération de Russie et ne relève pas non plus, d’un accord officiel de coopération entre la Russie et le Gouvernement Centrafricain. Mais du côté de la société Wagner et la Russie, c’est la colère et l’incompréhension.
« on n’est pas là seulement pour mourir au front. Et nos efforts, nos matériels de guerres, comment les payer ? « , avance un élément du groupe Wagner.
« Wagner tente de secouer le pays avec des rumeurs de coup d’État, et tente aussi de faire peur aux autorités que leur survie est entre leurs mains et non celles d’autres personnes. En plus, ils tentent d’attiser le climat de méfiance au plus haut sommet de l’État », pense un universitaire centrafricain contacté par la Rédaction.
Au premier jour après l’annonce de la fin de la coopération de la mission, dite économique de la Russie au ministère des Finances et du Budget, ces mercenaires avaient exigé au chef de l’État Faustin Archange Touadera une somme compensatoire de 40 milliards de francs CFA à débloquer avant le mercredi 13 octobre dernier. Mais le chef de l’État Faustin Archange Touadera qui sait pertinemment que la caisse de l’État est vide et ne peut contenir une telle somme, avait retourné sa colère contre son Premier ministre Henri-Marie Dondra et ordonne en même temps le rétablissement de ce protocole de collaboration entre le gouvernement et la société de mafia russe Wagner sous une autre forme juridique. C’est ainsi que le 26 octobre dernier, le ministre des Finances et du Budget a signé avec une société-écran et fictive gérée par la société Wagner, un nouveau protocole de collaboration qui marque le retour mardi prochain de la société Wagner sur la douane centrafricaine.
Que dit cet accord
Cet accord n’est pas identique à celui signé précédemment. Avec ce nouveau accord, les douaniers centrafricains sont devenus plus que des auxiliaires des employés de la société des mercenaires Wagner qui seront recrutés. Ces employés, d’après l’accord, seront en première ligne pour compter les marchandises à dédouaner, les peser et s’opposer éventuellement aux délivrances des quitus douaniers comme bon leur semble et ce, partout là où il doit avoir un douanier.
Mais dans les rues de la capitale, nombreux sont ceux qui pensent que cet accord permet aux agents russes et Syriens de la société Wagner de contrôler pleinement les flux de marchandises au détriment des douaniers centrafricains de la DGDDI. Dans un tel contexte, cette situation génère de nombreuses frustrations au sein de la fonction publique et des entreprises de transports locaux.
Les partenaires clés du pays également ne voient pas d’un très bon œil cette tutelle sur la douane centrafricaine par un autrre groupe des mercenaires russes au profit du groupe paramilitaire Wagner. Les mercenaires russes ne font en réalité que prendre le travail des douaniers centrafricains sans respecter les règles exigées par la DGDDI, et inventer de nouvelles taxes afin de se financer au détriment de l’État centrafricain.