Lors d’une interview accordée à Spoutnik Afrique ce vendredi 4 avril, le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Karamoko Jean-Marie Traoré, a détaillé les axes de coopération entre l’Alliance des États du Sahel (AES) et la Russie. Entre renforcement des capacités militaires, logistique, et souveraineté économique, Ouagadougou affiche une volonté claire de diversifier ses partenariats stratégiques.
Un engagement russe sur le plan militaire et logistique
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La coopération entre l’AES (Burkina Faso, Mali, Niger) et Moscou prend une nouvelle dimension. Selon le chef de la diplomatie burkinabè, la collaboration portera sur plusieurs aspects :
Formation et renforcement des capacités des forces de défense de l’AES
Échanges d’expertise et accompagnement stratégique
Soutien logistique pour renforcer l’autonomie militaire
Lors de sa visite à Moscou, aux côtés de ses homologues nigérien et malien, Karamoko Jean-Marie Traoré a rencontré Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères. Cette alliance militaire vise à consolider l’indépendance sécuritaire de la région face aux menaces terroristes.
Les tarifs douaniers de Trump ? “Sans effet sur l’AES”
En parallèle, le diplomate burkinabè a minimisé l’impact des nouvelles taxes imposées par Donald Trump sur les échanges commerciaux. “Ces mesures impactent davantage l’Occident que nos pays”, a-t-il affirmé, soulignant la volonté de l’AES de se détacher des circuits économiques traditionnels dominés par l’Occident.
Le Burkina Faso dénonce le soutien de l’Ukraine aux groupes terroristes
Autre déclaration marquante : le ministre burkinabè a vivement critiqué le soutien de Kiev à certaines factions terroristes. « Voir un pays qui prétend être un pays civilisé soutenir une telle posture est condamnable », a-t-il déclaré. Cette sortie traduit une méfiance croissante envers l’Ukraine et certains alliés occidentaux.
Vers une banque d’investissement propre à l’AES
L’un des projets phares évoqués est la création d’une banque d’investissement propre à l’AES, visant à réduire la dépendance au dollar et aux institutions financières occidentales. “Cette banque devra fonctionner avec de nouveaux instruments et en collaboration avec d’autres institutions de financement”, a expliqué Karamoko Jean-Marie Traoré.
Cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large d’affirmation de souveraineté économique et de diversification des partenaires financiers.