Abdoulaye Bathily, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour la Libye et chef de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), a annoncé sa démission lors d’une réunion du Conseil de sécurité le mardi 16 avril 2024. Il a exprimé son désarroi face à l’incapacité des Nations Unies à agir efficacement pour soutenir le processus politique en Libye, en raison du manque de volonté politique et de bonne foi des principaux acteurs libyens.
Bathily a déclaré que malgré ses efforts pour répondre aux préoccupations des parties prenantes libyennes, il avait été confronté à une résistance opiniâtre, des attentes déraisonnables et une indifférence envers les intérêts du peuple libyen. Il a souligné que depuis la fin de 2022, les efforts des Nations Unies pour aider à résoudre la crise politique en Libye par le biais d’élections ont été entravés par des pressions nationales et régionales, révélant un défi intentionnel à s’engager sérieusement et une tendance à retarder perpétuellement les élections.
Le représentant spécial a critiqué les conditions préalables proposées par les dirigeants libyens, soulignant qu’elles contredisaient leur intention proclamée de trouver une solution au conflit dirigée par les Libyens et appartenant aux Libyens. Il a appelé les dirigeants libyens à parvenir à un règlement politique basé sur des négociations et des compromis, mettant en garde contre le risque que les aspirations des électeurs libyens soient éclipsées par les intérêts particuliers.
L’impasse politique en Libye persiste entre le Gouvernement d’unité nationale (GNU) reconnu par l’ONU, basé à Tripoli et dirigé par le Premier ministre Abdul Hamid Mohammed Dbeibah, et le Gouvernement de stabilité nationale (GNS), dirigé par le Premier ministre Osama Hamad et aligné avec la Chambre des représentants (HoR) et l’Armée nationale libyenne (LNA) sous le commandement du général Khalifa Haftar.