Le 12 avril 2025, au Forum diplomatique d’Antalya, Jean Marie Traoré a pris la parole. Le ministre burkinabè des Affaires étrangères a défendu la vision de la Confédération des États du Sahel (CES). Cette confédération est née du retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO.
Lors du panel intitulé « Sahel : l’avenir de l’intégration régionale », il a critiqué l’inefficacité de la CEDEAO. Selon lui, cette organisation n’a pas su répondre aux défis sécuritaires du Sahel.
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Une rupture assumée et un choix souverain
Jean Marie Traoré a rappelé que l’Alliance des États du Sahel (AES) s’est construite sur les réalités locales. « Nous avons ouvert les yeux sur nos propres faiblesses et potentialités. L’AES est l’expression d’un choix courageux et souverain », a-t-il déclaré.
Créée en 2023, l’AES repense les dynamiques régionales. Elle vise un marché sahélien conçu par et pour les Sahéliens. Le ministre a insisté sur la volonté de bâtir une économie endogène. Il souhaite que les ressources stratégiques comme l’or et l’uranium profitent enfin aux populations locales.
Une solidarité sécuritaire sans précédent
Sur le plan sécuritaire, les trois pays unissent leurs forces. Cette alliance militaire redéfinit l’identité régionale. Elle repose sur une solidarité concrète et une coopération quotidienne.
Même si 25 % des budgets sont consacrés à la sécurité, les efforts sociaux restent prioritaires. Les États continuent d’investir dans l’éducation, l’accès à l’eau et l’alimentation.
Une coopération élargie avec la Turquie
La relation entre l’AES et la Turquie va au-delà du militaire. Elle comprend des projets de développement et des initiatives sociales peu médiatisées. Jean Marie Traoré a salué cette coopération qu’il juge équilibrée et mutuellement bénéfique.
Contre les sanctions et pour les peuples
Le ministre a dénoncé les sanctions de la CEDEAO et de l’Union africaine. Il estime qu’elles nuisent aux peuples sahéliens. « Les peuples du Sahel se reconnaissent dans cette lutte. C’est à nous de leur rendre espoir par des politiques publiques adaptées », a-t-il souligné.
Une vision confédérale pour l’avenir
Aux côtés de ses homologues du Mali et du Niger, le diplomate burkinabè a défendu les piliers de l’AES : sécurité, diplomatie concertée et développement endogène. Une vision confédérale, nouvelle et assumée, qui veut tourner la page de la marginalisation. Le Sahel trace ainsi sa propre voie vers un avenir fondé sur la souveraineté et la résilience.