Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC), partie civile dans le procès du charbon fin, a partagé sa perspective sur le verdict prononcé lors d’une conférence de presse à Ouagadougou le jeudi 1er février 2024. Sagado Nacanabo, Secrétaire exécutif du REN-LAC, a exprimé un profond regret concernant la décision du gouvernement de conclure un accord transactionnel avec IAM GOLD ESSAKANE SA et d’autres personnes impliquées, abandonnant ainsi la poursuite judiciaire.
Selon Nacanabo, la tenue du procès aurait été une opportunité cruciale pour mettre en lumière les lacunes juridiques exploitées par les sociétés minières et dévoiler les pratiques douteuses de l’administration publique. Il a souligné que la conclusion du procès aurait pu éclairer l’opinion publique sur les tenants et aboutissants de l’affaire et permettre la condamnation des coupables.
Le Secrétaire exécutif a insisté sur le fait que la conclusion du procès n’aurait pas empêché les parties de parvenir à un accord transactionnel ultérieur si elles le souhaitaient. Malgré cet accord, le REN-LAC affirme avoir obtenu la preuve de la fraude qu’il a dénoncée depuis le début.
Le REN-LAC a salué tous les acteurs de la justice, les agents de l’État, les journalistes et les membres de la société civile qui ont œuvré pour la vérité au cours des cinq dernières années. Nacanabo a également appelé les autorités actuelles à concrétiser leur engagement dans la lutte contre la corruption.
Il a souligné que la conclusion judiciaire de cette affaire aurait envoyé un message fort aux multinationales exploitant les ressources minières du Burkina Faso et aux citoyens ne respectant pas les biens de l’État. Le REN-LAC a réaffirmé son engagement à poursuivre ses actions de veille citoyenne pour une gouvernance vertueuse et a appelé la population à faire de même, tout en interpellant les autorités burkinabè à garantir les conditions favorables à l’exercice de cette veille citoyenne, y compris les libertés individuelles et collectives.