Le bureau humanitaire de l’ONU en Centrafrique a déclaré qu’il y avait « de graves allégations d’abus sexuels sur des mineurs » commis par l’ancien directeur de la Caritas dans ce pays, le prêtre belge Luk Delft.
À la suite de la procédure judiciaire ouverte à Bangui contre le père Luk Delft, ancien secrétaire général de Caritas de la République centrafricaine (RCA) pour des abus sexuels présumés sur mineurs, la coordination des affaires humanitaires de l’ONU a déclaré samedi 23 novembre que ses liens avec la Caritas Centrafrique resteraient « suspendus jusqu’à la fin des enquêtes en cours ».
Condamné en Belgique en 2012 pour agression sexuelle, le père Delft, religieux salésien, avait également été banni pendant dix ans de toute fonction susceptible de le mettre en contact avec des jeunes.
Malgré cela, il a été envoyé en RCA en 2013. Après avoir travaillé pendant deux ans à Kaga Bandoro, une ville du nord du pays, il a été nommé en 2015 secrétaire général de la Caritas en RCA. Il semblait avoir toute la confiance de la hiérarchie catholique centrafricaine et il acceptait de se rendre dans des zones extrêmement dangereuses pour superviser et encadrer les actions de l’ONG catholique.
Démis de ses fonctions, le prêtre belge n’est désormais plus en RCA, a précisé la Caritas.
Interrogé par La Croix, Aloysius John, le secrétaire général de la confédération mondiale des Caritas, déclare : « Les décisions prises par les donateurs, y compris les Nations Unies, sont compréhensibles mais inacceptables. L’Église continuera sa mission parmi les pauvres. Elle a déjà payé un lourd tribut pour son engagement connu de tous. »