Le président français en Afrique - Pourquoi Hollande survole le Burkina
Par Dieudonné Makieni - 18/07/2014
Hollande sait que l'opinion publique burkinabè attend de lui qu'il clarifie sa position
Le président français, François Hollande, entame à partir d'aujourd'hui, 17 juillet, une tournée africaine dans la sous-région ouest-africaine. Un déplacement sur le sol africain qui le conduira en Côte d'Ivoire, au Niger, et au Tchad, et qui doit lui permettre de voir sur le terrain, la mise en œuvre du dispositif de lutte anti-terroriste que la France a décidé de déployer dans toute la zone sahélo-saharienne. Baptisé Barkhane, ce nouveau dispositif va se faire en partenariat avec cinq pays de la zone sahélienne, en l'occurrence la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad. Pourquoi donc, le président français a-t-il choisi de ne visiter que trois d'entre eux ?

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© news.aouaga.com
Hollande sait que l'opinion publique burkinabè attend de lui qu'il clarifie sa position
La question est d'autant plus pertinente que la situation sécuritaire d'aucun de ces 3 pays n'est alarmante. On en est bien loin. Pourquoi François Hollande survole-t-il le Burkina qui se trouve pourtant sur le chemin de Niamey ? Personne, à commencer par l'Elysée, n'ignore les efforts du Président du Faso dans la lutte contre le terrorisme dans la sous-région. Paris ne peut pas ignorer les résultats des médiations que le Président Compaoré a menées depuis qu'il est au pouvoir, pour obtenir la libération d'otages occidentaux, ni la contribution du Burkina Faso pour notamment débarrasser le Nord-Mali des islamistes. Le déploiement du dispositif Barkhane ne serait-il donc qu'un prétexte pour une tournée à caractère plutôt économique ? On est bien en droit de se poser cette question dans la mesure où l'on sait que dans les 3 pays que François Hollande va visiter, la France possède d'énormes intérêts économiques.
Cela dit, le fait que le Burkina ne figure pas dans l'agenda de Hollande, signifierait-il que Paris cherche à prendre ses distances vis-à-vis du président Compaoré, eu égard à la situation politique du pays des « Hommes intègres »? Rien n'est à exclure. D'autant qu'une escale du président français au Burkina, ne manquera pas d'alimenter les débats sur le clair-obscur de la position française, déjà fort critiqué par beaucoup de Burkinabè. François Hollande sait pertinemment que l'opinion publique burkinabè attend de lui qu'il clarifie sa position sur le projet de tripatouillage de la Constitution du Burkina. Plutôt que de se retrouver dans l'ambarras, François Hollande a donc choisi de se rendre directement à Niamey, où l'actualité politique ne se prête pas à ce genre de questions, aux yeux de l'Elysée, bien difficiles.
Entre le terrorisme et la dictature, le choix de la France est vite fait
Et puis, une visite de François Hollande à Blaise Compaoré aurait été sans doute vite récupérée par les tenants du pouvoir. Et quid de ce que penserait l'opposition politique ? Au total, le président français ne peut pas, à l'heure actuelle, prendre le risque d'afficher au grand jour son soutien à un des camps qui se tiraillent autour de l'article 37 de la Constitution. Après tout, il ne sait pas encore qui il aura comme interlocuteur après 2015.
Pour ce qui est des 3 Etats que visitera Hollande, loin d'être dans la ligne de mire de terroristes, ce sont des pays à fort potentiel économique et pour cela, ils présentent un intérêt certain pour la prospérité des industries françaises. La Côte d'ivoire, notamment pour son café et son cacao, le Niger pour son uranium exploité exclusivement par le groupe nucléaire français AREVA. Quant au Tchad, on sait qu'il abrite l'Etat- major de Barkhane. Paris qui ne peut se passer des services de Déby, va devoir encore collaborer avec un dictateur.
S'acoquiner avec un pouvoir dictatorial comme celui de Idriss Déby est bien sûr le plus grand mal que la France puisse faire à l'Afrique. Mais entre combattre le terrorisme et s'ériger contre la dictature en Afrique, le choix de la France est vite fait. Les dictateurs africains peuvent donc rester en place tant qu'ils peuvent aider à empêcher les barbus d'atteindre les portes de l'Hexagone.
La question est d'autant plus pertinente que la situation sécuritaire d'aucun de ces 3 pays n'est alarmante. On en est bien loin. Pourquoi François Hollande survole-t-il le Burkina qui se trouve pourtant sur le chemin de Niamey ? Personne, à commencer par l'Elysée, n'ignore les efforts du Président du Faso dans la lutte contre le terrorisme dans la sous-région. Paris ne peut pas ignorer les résultats des médiations que le Président Compaoré a menées depuis qu'il est au pouvoir, pour obtenir la libération d'otages occidentaux, ni la contribution du Burkina Faso pour notamment débarrasser le Nord-Mali des islamistes. Le déploiement du dispositif Barkhane ne serait-il donc qu'un prétexte pour une tournée à caractère plutôt économique ? On est bien en droit de se poser cette question dans la mesure où l'on sait que dans les 3 pays que François Hollande va visiter, la France possède d'énormes intérêts économiques.
Cela dit, le fait que le Burkina ne figure pas dans l'agenda de Hollande, signifierait-il que Paris cherche à prendre ses distances vis-à-vis du président Compaoré, eu égard à la situation politique du pays des « Hommes intègres »? Rien n'est à exclure. D'autant qu'une escale du président français au Burkina, ne manquera pas d'alimenter les débats sur le clair-obscur de la position française, déjà fort critiqué par beaucoup de Burkinabè. François Hollande sait pertinemment que l'opinion publique burkinabè attend de lui qu'il clarifie sa position sur le projet de tripatouillage de la Constitution du Burkina. Plutôt que de se retrouver dans l'ambarras, François Hollande a donc choisi de se rendre directement à Niamey, où l'actualité politique ne se prête pas à ce genre de questions, aux yeux de l'Elysée, bien difficiles.
Entre le terrorisme et la dictature, le choix de la France est vite fait
Et puis, une visite de François Hollande à Blaise Compaoré aurait été sans doute vite récupérée par les tenants du pouvoir. Et quid de ce que penserait l'opposition politique ? Au total, le président français ne peut pas, à l'heure actuelle, prendre le risque d'afficher au grand jour son soutien à un des camps qui se tiraillent autour de l'article 37 de la Constitution. Après tout, il ne sait pas encore qui il aura comme interlocuteur après 2015.
Pour ce qui est des 3 Etats que visitera Hollande, loin d'être dans la ligne de mire de terroristes, ce sont des pays à fort potentiel économique et pour cela, ils présentent un intérêt certain pour la prospérité des industries françaises. La Côte d'ivoire, notamment pour son café et son cacao, le Niger pour son uranium exploité exclusivement par le groupe nucléaire français AREVA. Quant au Tchad, on sait qu'il abrite l'Etat- major de Barkhane. Paris qui ne peut se passer des services de Déby, va devoir encore collaborer avec un dictateur.
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